mercredi 22 janvier 2025

Journal d'un marque-page de Thierry Fresne

Ce journal a pour auteur l'un de ces fidèles compagnons de lecture que sont les marque-pages. Acquis par la douce Flore lors d'une visite au musée Gustave Moreau, notre signet va connaître les enchantements et les états d'âme d'un sujet soumis à la volonté de sa lectrice. Des pages glacées de l'annuaire au mille-feuille de Guerre et Paix, ses tribulations littéraires nous offrent un miroir inattendu dans lequel chacun pourra contempler, comme pour la première fois, le sentiment amoureux qu'il entretient avec les livres - et se pardonner d'être un lecteur versatile, parfois paresseux, souvent exclusif, pourvu qu'il n'en soit jamais rassasié.

Ce petit roman fait parti de ceux que l'on croise au détour d'une étagère de librairie, qui nous attire par son titre singulier et sa couverture regroupant les favoris de tout bon lecteur (un fauteuil confortable, des livres et du thé, what else ?).

Le résumé va ensuite vous intriguer. Oui vous avez bien lu, nous avons là un récit du point de vue d'un marque-page. Et quel marque-page s'il vous plait, le haut du panier, celui que l'on choisit soigneusement et que l'on chéri. Marque-page est beau et il le sait. Marque-page s'exprime avec un haut niveau de langage et a ses petites exigences en terme de fréquentation livresque. 

On saluera les efforts de l'auteur pour nous raconter une histoire avec (quelques) rebondissements en se basant sur les prétendus ressentis d'un marque-page qui ne voit pas grand chose d'autre que l'entre-deux pages où il reste coincé la plupart du temps. Il ne faudra pas s'attendre à un cliffhanger de malade non plus, Marque-page sait se tenir. 

Le style est un peu ampoulé et le vocabulaire bien soutenu ce qui déroutera certains certes (si tu es capable de me donner la définition d'oblomovien sans faire un avc, tu as tout mon respect) mais cela ne nous empêche pas d'apprécier les pérégrinations de notre ami sur la première moitié du livre.

Je dois avouer que par la suite, le déballage de références littéraires, culturelles dans ce style limite inaccessible pour le lecteur lambda plombe le plaisir de la lecture et l'on termine en se trainant péniblement jusqu'à la fin. 

J'aimais l'idée innovante de ce point de vue inédit, je regrette de ne pas avoir pu apprécier pleinement par manque de culture et de vocabulaire (mais je ne lis pas accrocher à mon dictionnaire ...).


Journal d'un marque-page
Thierry Fresne
J'ai lu
Initialement édité aux Editions du Vampire Actif
sous le titre Journal d'un signet 

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