mercredi 18 janvier 2012

Le Dernier Hiver de Jean Luc Marcastel


2 035, 31º C en-dessous de 0. Depuis des années, le Crépuscule baigne Aurillac dans un ciel de sang. L'Hiver s'est installé, un hiver éternel qui dévore les terres et fige l'océan dans la banquise. La Malesève, cette armée de pins monstrueux, a mis à genoux la civilisation. Alors, devant la fin d'un monde, que reste-t-il d'autre que l'amour ? L'amour qui va pousser Johan à braver le froid et les pins pour retrouver sa bien-aimée, l'amour qui va pousser son frère, Théo, à lui ouvrir la voie, l'amour toujours qui incitera Khalid et la jolie Fanie à tout laisser derrière eux pour les suivre. L'amour est-il assez fort pour triompher de la Malesève et de ce qu'elle a fait des hommes ?


Alert spoiler : Important.

Cinq jeunes femmes dans le vent qui décident après un achat groupé (ou presque)(ben oui y en a toujours une qui fait pas comme tout le monde)(guess who) au Salon du Livre de Montreuil de s’organiser une petite lecture commune (avec les mails et tout et tout hein pas juste chacune lit dans son coin et on se link pour monter à wikio). Un livre qui réunit à priori tous les ingrédients qu’elles aiment pour leur faire passer un bon moment.  Le verdict ? Mitigé pour la plupart (ben oui y en a toujours une qui fait pas comme tout le monde again)(not me this time).

On part pourtant dès le début dans un univers qui me plait, sombre, angoissant, avec un bon gros changement dans la vie que l’on connait et qui nous amène sur un récit post-apo. Jean-Luc Marcastel pose remarquablement bien cette atmosphère, on se sent rapidement aussi oppressé que les personnages par ce mal, la Malesève, qui gagne peu à peu du terrain sur toute la planète, dévorant (ou transformant) au passage toutes formes de vies. Il y a beaucoup de questions qui se posent autour de ce mal, mais on espère avoir les réponses au fur et à mesure de notre lecture.

C'est là que le bât blesse puisque, petit à petit, le récit va se concentrer sur tout autre chose que la Malesève, même si celle-ci garde son ombre menaçante au dessus de nos héros et que lors du périple qu'ils entreprendront, elle sera source de problème. Mais après une grosse première partie, elle passe totalement en second plan pour mettre en avant une tout autre menace. Et c'est cette partie qui m'a déçue car ce n'était pas ce que j'attendais de ce roman. Pourtant j'aurais dû m'y attendre puisqu'il est bien marqué sur la couverture "Un cri d'amour  qui dépasse les ténèbres". Seulement moi les cris d'amour dans ce genre, ça me laisse plutôt de marbre.

Les personnages sont à la fois la force et la faiblesse de ce roman. Ils ont tous un caractère bien différent et se complètent très bien. De Johan qui semble avoir développé une double personnalité qui lui permet d'aborder les moments difficiles de manière totalement détaché à Théo, son grand frère, qui a la tête sur les épaules et un grand coeur, avec un côté torturé qui nous donne envie d'en savoir plus sur lui. Khalid semble être la voix de la sagesse avec les expressions de son grand-père adaptées à chaque situation et Fannie la petite boule d'énergie impulsive qui permettra quelques rebondissements. On sent tout de suite que de ces quatre là, un ne reviendra pas, mais jusqu'au bout on se pose la question de qui. 

La fin m'a laissé déçue et de marbre. J'ai trouvé le sacrifice fait inutile et les déclarations d'amours et les revirements de coeur en trop par rapport à la gravité de leur situation. Ce n'était parfois pas assez subtil selon moi, limite superficiel. Et je n'ai pas adhéré à la morale de l'histoire, un peu facile et un peu bateau. Et avouons-le, je ne lis pas un livre pour qu'on me rappelle qu'il faut être amour et partage (big up aux coupines), ça je le sais déjà (vous me direz, je ne suis pas non plus la cible de base de ce livre donc bon ...). Et c'est vraiment dommage que la raison "d'être" de la Malesève n'est pas été plus abordé et que l'intrigue ne se soit pas concentré la-dessus.

Une mention spécial à la plume de l'auteur tout de même, que je trouve vraiment très agréable et bien soutenue, dans le sens où le vocabulaire est recherché et les tournures de phrases parfois complexes. Cela amène une densité supplémentaire à l'atmosphère du livre et j'apprécie de trouver cela dans un roman à la base destiné aux ados et jeunes adultes. De plus on a un bon rythme dans le récit, mêlant des attaques de créatures plutôt effrayantes et des rencontres plus ou moins bonnes. 

Retrouvez les avis des CDP sur leurs blogs respectifs : Heclea, Choukette, Fée Bourbonnaise et Aily (lien à venir).

Edition Hachette
Collection Black Moon 
450 pages

3 commentaires:

Choukette a dit…

On a le même avis, dit différemment, mais les grandes lignes concordent.

Contente aussi d'avoir partagé cette lecture ;)

Aily a dit…

Mon avis est aussi mitigé, mais pas sur les même choses :D Par contre on a quand même du même avis sur quelques points !

heclea a dit…

Ce n'est pas une surprise, nos avis sont les mêmes...
Dire qu'on attendait un vrai bon post-apo... va falloir qu'on s'en trouve un (La route ça te tenterait ?)